28 octobre 2008

LES TROIS "A"...

"A COMME ACCEPTER..."

C'est la première étape la plus difficile : accepter que son parent, plongé exclusivement dans le présent, ne se souvienne plus de qui l'on est, ni de l'histoire que l'on a eu ensemble. Lui faire retrouver un peu de lui-même, un peu du passé familial est alors un pari gagnable avec les AVC ou contrairement à la terrible maladie d'Alzheimer, il est possible d'espérer un gain. Alors à l'aide d'un lutin dans lequel nous avons mis des photos illustrées et commentées retraçant chaque période de sa vie, à force de patience et d'amour, elle a retrouvé les siens, elle a retrouvé une part d'elle même.

"A COMME ACCOMPAGNER..."
  • Accompagner son parent est un moment clé en établissement si l'on met de côté cette culpabilisation, qui nous tiraille, de ne pas le garder chez soi. Combien de fois je suis partie des Magnolias les yeux en pleurs avec un sentiment profond de l'abandonner après l'avoir gardé cinq jours de suite à la maison lors de congés. J'étais épuisée par cette lourde tâche que j'accomplissais sans aide, car il est vrai que rien n'est fait pour que les familles des résidents puissent prendre de temps en temps le parent en perte d'autonomie chez elles et qu'alors on se sent très seul quand on le fait. L'accompagnement en établissement est différent de celui que l'on exerce à domicile. Il est psychiquement difficile tout en étant physiquement plus aisé. Il consiste avant tout quand on se rend dans l'établissement à faire que chaque heure, chaque minute passées avec son parent soient des moments de bonheur à savourer ensemble. Il s'agit de faire alors que la relation soit de grande qualité. Ce n'est possible que si l'établissement participe lui-même à l'optimisation de cette relation.
  • L'accompagnement à domicile sans aide est quasi inhumain avec un parent en perte d'autonomie. Impossible de le laisser seul une seconde, les transferts sont épuisants, l'inadaptation du logement une horreur. Alors on fait comme on peut, parfois au bord d'une réactivité qu'il faut absolument maitriser. On ne sent pas cette fatigue morale insidieuse qui nous envahit ni cette fusion avec le parent qui s'opère et fait naître, parfois, en nous, une morbidité inconsciente envahissante et dangereuse...

"A COMME AIMER..."


Pendant les moments que l'on a avec son parent, c'est l'amour qui doit s'exprimer, un amour simple, un amour pur qui n'a pas besoin des mots - pied de nez à l'aphasie...
Pendant les moments que nous consacrons à notre mère aux Magnolias, nous prenons conscience qu'aimer c'est alors le don de soi, le partage de silences, de regards, de sourires, de rires, et d'un délicieux cappuccino qui est devenu pour elle, pour moi, mes frères, ses petits enfants, le plus joli des cérémonials.

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