09 mars 2011

passe, passe le temps...


Le temps passe, la vie s'écoule et tu es toujours aussi présente, mais j'apprends à être celle qui désormais trace le chemin seule. Tu me sers de guide, copiant ta force, copiant ta volonté de faire que chaque heure de vie soit une heure de partage, de don et de joie qui me rapproche de toi.

30 septembre 2009

LE MANQUE

Trois ans, et pas un jour sans penser à elle.

Trois ans, et pas une semaine sans aller la voir.

Trois ans pendant lesquels je la mangeais des yeux.

Trois ans pendant lesquels je refusais de penser à ce moment...

et aujourd'hui un vide immense : le manque.

22 septembre 2009

Comme une bougie qui s'éteint

Apaisée, libérée, elle est partie ce 22 septembre... Alors Evelyne, Laurence, Jean Marie et tous ceux dont j'ignore le prénom (agents d'entretien, de restauration, d'accueil, aide soignants, bénévoles, animateurs, psychologues, infirmiers, médecins, administratifs, cadres, directrice) des magnolias, merci de l'avoir si bien accompagnée.
Vous avez fait de son quotidien des moments de vie, pour moi, inoubliables. Soyez fiers de vous. Oui, elle s'est éteinte ce matin comme une bougie, doucement, sans bruit, assistée par vous, les yeux rougis de ne plus l'avoir parmi vous. Et aujourd'hui, ma mère, Yvonne Mallet, était si belle.

21 septembre 2009

Deux ministres aux Magnolias... et un couple de clowns

Aujourd'hui aux Magnolias deux ministres en visite. Alors... effervescence partout.
Vous avez raison Mesdames, Nora Berra et Roselyne Bachelot de venir ici, car la qualité dans cet établissement n'est pas un vain mot. Même si les moyens sont nécessaires, ils ne font pas tout, et il faut la détermination d'une directrice, la volonté des équipes, leur professionnalisme, pour faire de ce lieu, un lieu d'humanitude, un lieu d'humanité... j'ai pour preuve une petite scène que vous n'avez pas vu...
Aujourd'hui aux Magnolias, un couple de clowns... Et là... pas d'agitation.
La scène se passait au-dessus de vous au 4ème étage ou régnait une ambiance feutrée, respectueuse de cette vie qui s'enfuit chambre 437, chambre de ma mère.
Je partais discrètement les yeux emplis de larmes et je les ai croisé dans le couloir. Eux, ce sont ces deux clowns qui égayent, au rythme de leurs rires et de leurs bons mots les résidents des Magnolias. Ils m'ont vu désemparée et ont joué, pour moi, leur jolie comédie si tendre, si plaisante que j'en ai esquissé un sourire. Je m'éloignais, les laissant travailler. En me retournant, j'ai vu qu'ils rentraient dans la chambre de ma mère qui se meurt calmement plongée dans un semi coma. Je suis revenue sur mes pas et là auprès du lit, ils entonnaient une chanson de leur pays d'origine, si belle, si douce. Je pris la main de ma mère et je sentis en elle cette chaleur que tous trois nous lui communiquions alors. C'est ça l'image de la qualité que je garderai gravée en moi. Ici la mort ne fait pas peur, chacun continue sa tâche, les portes des mourants restent ouvertes, des clowns passent et entrent, des aides-soignantes s'arrêtent juste pour voir si le sommeil est apaisé ... Il y a de la vie ici, il y a de "l'amour" même si la mort rôde...
Alors mesdames les ministres faites que tous les établissements soient comme celui-ci...

QUIÉTUDES

Ce mot prend aujourd'hui, pour moi, tout son sens et se conjugue en trois temps.
Quiétude du parent
que l'on chérit qui sans douleur, sans souffrance glisse doucement vers la fin.
Quiétude de la famille
qui, au rythme des respirations de plus en plus apaisée du parent, se recueille, et prend le temps de laisser, l'être cher, partir.
Quiétude des équipes
, qui partagent et accompagnent en empathie, en compassion sans bruit, sans heurt, le parent et la famille.
Oui, soulager la souffrance physique, morale est à mon sens primordiale pour que le trio : résident, famille, équipe, puisse aborder la phase finale, la mort, en quiétudes qui s'imbriquent toutes les trois en parfaite harmonie.

01 septembre 2009

Répit des familles

"Oh temps suspends ton vol"
Oui, le répit des familles est nécessaire. Il permet de ne pas se laisser envahir par un sentiment de totale impuissance face à l'inexorable qui fait que l'on voudrait arrêter le temps.
La tristesse est envahissante. Elle est comme un poids sur les épaules qui courbe le dos. Elle fatigue. Elle nous détache peu à peu de notre propre vie.
Tout est comme en suspend. On guète le moindre signe de souffrance du parent aimé, le moindre signe de vie qui s'éteint. On les redoute et pleure.
La confusion s'installe si fortement en nous qu'elle empêche de penser et d'agir librement.
Et là, il faut des professionnels comme ceux qui entourent ma mère aux Magniolas, pour faire comprendre avec empathie qu'ils veillent sur elle, que l'on peut être tranquille et prendre un peu de répit.

Répit, cette prise de distance que je conseille, moi-même, aux familles, j'en mesure aujourd'hui pleinement le sens. Ce week-end je me suis accordée une pause... D'autres ont veillé sur elle et je me suis ressourcée.

23 août 2009

Regard...

Tant de communication à travers le regard de celle qui m'a tant donné. Tant de communication à travers son regard qui exprime ce qu'elle ressent... Aujourd'hui, je lis dans ses yeux ce que sa bouche ne peut dire, je comprends qu'elle ne veut plus continuer et je me sens si impuissante. Quand on touche à l'indicible, on se sent si seule, si petite. C'est cela être famille, on souffre de ne pas pouvoir... et là, la professionnelle se met pudiquement de côté...
Photo personnelle : elle communique avec ses yeux